Muter du confinement au Localisme, Ecologique & Communautaire.


Nationaliste, je ne puis que me réjouir de constater l’adhésion unanime à des orientations, qui valaient il y a encore quelques semaines des procès en hérésie, irréalisme économique, passéisme. La réalité s’impose, évidente, cruelle et amère pour tous.
La France compte aujourd’hui près de 9 millions de personnes au chômage à temps partiel, qui s’ajoutent aux 6 millions et demi de chômeurs des quatre catégories qu’elle traîne depuis vingt ans. Au lendemain du confinement, les choses ne retourneront pas à la « normale » du jour au lendemain et le taux de chômage sera probablement, pour longtemps, bien supérieur à ce que nous supportions déjà avant… Relocaliser est donc une urgence cruciale, impérieuse, vitale même, car l’économie tertiarisée ne pourra jamais absorber le tiers du quart des bataillons de sans-emploi qui vont plonger nos pays dans la précarité et l’instabilité.
Mais qui donc va promouvoir ces relocalisations ? Les Européistes ? ….
Comment vont-ils s’y prendre, de quels moyens disposent-ils, juridiquement, et encore plus économiquement, avec les articles 32, 38, 39, 63, 106 et 121du TFUE.? 
Relocaliser, oui, c’est incontournable. Mais cela implique de se libérer des contraintes imposées par le mondialisme, le libre-échangisme, la social démocratie et les lourdeurs de l’Union européenne et de son carcan réglementaire
Faut-il compter sur MACRON, l’expert en vente à la découpe, qui a livré à l’étranger Alstom, les Chantiers navals, Latécoère, Technip et tant d’autres, va-t-il devenir le chevalier blanc du patriotisme  économique ? À l’écouter parler, on devine qu’il cherche avant tout à sauver du naufrage le système qui l’a porté, Union européenne, OMC, finance, mondialisme.
C’est un immense combat politique qui nous attend, dans l’attente du FREXIT.
Si nous voulons nous sauver de la ruine,  nous devons nous appuyer sur le dynamisme individuel et collectif  de nos concitoyens.  Avec la confection de masques et autres accessoires de protection artisanaux ils viennent de témoigner de leur réactivité opportuniste immédiate. Une dynamique ignorée qui peut être activée en suscitant un environnement favorable. Il est essentiel de préciser quelles significations nous donnons à des propositions susceptibles de motiver les citoyens-électeurs.
La France peut-elle faire confiance à ses entrepreneurs, artisans, industriels comme à ses scientifiques et médecins. L’industrie avec des machines, des ouvriers, des techniciens, des laboratoires, de tout ce qui touche à la production, peut se mobiliser sur une économie de subsistance en période de crise.

Le Localisme qui doit être considéré comme  un critère qui repose sur le principe de proximité... c‘est une variante extrême de protectionnisme, la priorité étant attribuée à l’offre la plus proche possible de la demande. Il persiste deux dissemblances capitales entre le localisme et le protectionnisme : la notion de frontières et la notion de compétition. Le fondement de proximité n’a en effet aucune limite administrative car la proximité ne s’arrête pas à une commune, un département, une région, une nation ou un continent.  Le localisme favorise le co-développement, car il incite le consommateur à privilégier l’offre plurielle diversifiée par le partage. Dans un modèle localiste, il convient de témoigner de son savoir-faire en proposant des productions de qualité aux consommateurs au-delà des frontières et sans stratégie d’affrontement. Il s’inscrit dans une approche de répartition optimale, équilibrée et durable, tout en sécurisant les structures avoisinantes du citoyen. La relocalisation économique et politique doit se situer au cœur de l’écologie-politique et ceci, non pas tant pour économiser de l’énergie, comme le croient ceux qui réduisent la question écologique à celle des consommations énergétiques, mais bien pour équilibrer la globalisation marchande et préserver notre milieu, notre qualité de vie, nos échanges humains, afin de ré-habiter notre territoire, en traduisant un dessein, agir local.
Il s’agit d’évaluer les options que  nous offrent les avancées technologiques et scientifiques, la robotique, les automatismes, les drones, les réseaux informatiques…Ainsi l’arrivée sur le marché des imprimantes 3 D, ouvrent des potentialités concrètes et pratiques.
Le changement ou le  redéploiement de systèmes de production nécessite du temps pour d’abord devenir opérationnel avant de pouvoir monter en puissance. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c’est donc localement qu’il faut focaliser les moyens de sortir du conformisme et d’adopter une autre conception du travail telle que nous la connaissons depuis le début de l’ère industrielle.
Le localisme c’est l’incitation qui doit motiver les citoyens à assumer leur propre autosuffisance, dans toutes ses composantes, énergétiques, domestiques, alimentaires et autres. La valorisation et régénération des ressources naturelles, le recyclage, devraient être leur préoccupation constante. La dynamique doit se matérialiser par la multiplication de projets, d’initiations puis de réalisations modestes dans des domaines les plus divers.

L’ Ecologie, le terme vient du grec oikos (maison, habitat) et logos (science). Elle est définie comme la science des relations des organismes avec le monde environnant. En révélant l’interdépendance et la solidarité de tous ces organismes vivants, elle doit nous orienter  vers un régime authentiquement social et solidaire dans le respect des lois de la nature et de l’évolution des espèces. La démarche écologique biologique devrait nous inciter à agir en qualité d’agents conscients des impératifs de l’évolution tout en nous procurant la joie de vivre et de nous épanouir. Constituée de techniques et de valeurs, la transmutation de notre culture et de notre éthique ne doit pas s’enfermer dans des schémas idéologiques qui ne peuvent que contribuer à scléroser les conditions de survie des espèces inachevées. L’évolution naturelle, c'est-à-dire la biogenèse obéit à une loi de complexification-émergence, tout se crée sans cesse avec l’émergence de caractères nouveaux.
En conséquence, l’écologie doit être considérée comme une synthèse du développement des applications des mathématiques, de la physique et d’autres sciences, à nous de les valoriser pour satisfaire les besoins de survie harmonieuse de nos communautés humaines. 

"L'enjeu, c'est de démontrer que l'on peut incarner un vrai projet de société où l'économique, le social et l'environnemental ne font qu'un, dans le cadre d'un développement au service de l'Homme", en défendant l’idée d'une approche participative pour de tous et pour tous.

On entend nos élus se féliciter de la multiplication des emplois verts, sachant qu'en pratique, ceux-ci sont d'autant plus nombreux qu'on produit davantage de déchets et qu'on gagne plus d'argent à les ramasser et à les trier.  Si le progrès technique et l’innovation doivent nous permettre de produire demain en utilisant moins de ressources et moins d'énergie, est-il raisonnable de laisser croire, face au défi du chômage, qu'on pourrait concilier une croissance indéfinie de l'économie et une économie réellement verte, c'est-à-dire soutenable ? La réponse est non. La précipitation sur les activités classiques dans le solaire ou l’éolien, financée par des primes qui renchérissent le prix du Kwh n’a pas répondu aux attentes. L’éolien est de plus en plus contesté, la surproduction des panneaux solaires par la Chine a provoqué des fermetures de nos usines.
Aller vers une vraie économie verte, c'est-à-dire propre à satisfaire les besoins de subsistance  sans détruire les bases naturelles de la vie, suppose des transformations bien plus profondes de nos modes de production et de consommation que ce qui nous est généralement proposé aujourd'hui.

La gestion des biens et des investissements communs : coopératifs, sociétaux,  communaux.
« Les communs sont des ressources partagées par un groupe de personnes, elles se caractérisent par le fait qu’elles sont vulnérables aux dégradations et aux enclosures. [Les enclosures permettaient de disposer de surfaces individualisées favorables aux nouvelles techniques et aux nouveaux assolements en visant le profit maximal.] ».  Ces droits n’avaient nul besoin d’être inscrits dans des lois puisqu’il s’agissait de biens communs, en anglais « commons ». Un bien commun n’existe qu’à travers une communauté qui se fixe des règles et se donne les moyens de les appliquer.
Dans leur relation avec les groupes sociaux qui participent à leur production ou à leur maintien, les communs ne doivent pas être considérés comme des « biens » particuliers. Ils sont ouverts au partage. Ce ne sont pas seulement des ressources, mais des agencements sociaux typiques, leur préservation est conditionnée par la prise de conscience des interactions sociales qui permettent le partage en fonction des principes suivants :
— des groupes aux frontières définies ;
— des règles régissant l’usage des biens collectifs qui répondent aux spécificités et besoins locaux,
— la capacité des individus concernés à les modifier ;
— le respect des conventions par les autorités extérieures ;
— le contrôle du respect des règles par la communauté qui dispose d’un système de sanctions graduées ;
— l’accès à des mécanismes de résolution des conflits peu coûteux ;
— la résolution des conflits et activités de gouvernance organisées en strates différentes et imbriquées.
Nos élus mettent trop souvent de côté les citoyens, ceux qui peuvent faire, en ignorant les potentialités d’investissements réels des personnes concernées.  Confrontées jour après jour à la nécessité d’assurer la permanence des communs qui sont le support de leur vie, elles témoignent de bien plus d’imagination et de créativité que des élus assistés de fonctionnaires ankylosés par leurs schémas conventionnels.
C’est à l’échelon local, par des expérimentations concrètes et multiples que nous sensibiliserons nos concitoyens à cette problématique. A l’appui des perspectives de création d’emplois dans des métiers liés à l’environnement, le dilemme reste toujours le même, rendre ces activités rentables ou à défaut autofinancées.  
La transmutation productiviste en accentuant la substitution de la main d’œuvre par la machine doit nous permettre de libérer peu à peu des hommes, des femmes et des jeunes exerçant des emplois peu gratifiants. La croissance quantitative plafonne, la croissance qualitative doit assurer le relais.
Qu’a-t-il manqué à nos leaders ?.. La lucidité pour anticiper, la volonté pour décider.
A l’avenir, ne comptons plus sur eux ainsi que sur un appareil d’Etat ankylosé..?   Engendrons de nouvelles dynamiques entrepreneuriales spontanées, pragmatiques et participatives.

L’illustration par des réalisations récentes, spontanées :
Un modèle open source de respirateurs rapidement industrialisable ?
A travers le monde, la communauté des makers, commence à se mobiliser pour compléter l’effort des industriels. En Italie, après l’appel de Nunzia Vallini, journaliste au Giornale di Brescia, un journal de Brescia, l’une des villes les plus touchées par le virus, et relayé par Massimo Temporelli, fondateur de The FabLab à Milan, une dizaine de valves pour respirateurs ont été fabriquées en 3D grâce à l’imprimante du bureau d’études Isinnova.
D’autres ingénieurs, designers et bricoleurs en tout genre ont lancé des initiatives pour fabriquer des ventilateurs médicaux à moindre coût, des plus amateurs, comme le hackathon en ligne lancé il y a quelques jours par l’incubateur estonien de start-up Accelerate Estonia, qui a déjà attiré plus de 1 000 participants venus de 20 pays. Gui Cavalcanti, ingénieur en robotique, cofondateur et ancien PDG de MegaBots aujourd’hui à la tête de Breeze Automation, s’apprête à lancer lui aussi un hackathon avec un objectif : concevoir un modèle open source de respirateurs.

Des blouses de protection, qui ne nécessitent pas de cahier des charges spécifique. C'est notamment le cas de l'entreprise RKF, référence mondiale du linge sur-mesure d'hôtellerie haut de gamme qui, en quinze jours, a mis en place une production de blouses dans son usine de Luxeuil (Haute-Saône), la plus importante du groupe, mais aussi à Belfort. Les premières confections devraient sortir dès le 2 avril, après un travail énorme de structuration et d'organisation, réalisé en lien avec les services de l'Etat, l'agence de développement, les chambres de métiers et les artisans du coin. La ville de Luxeuil a participé quant à elle à la campagne de recrutement, permettant à l'usine de renforcer ses troupes. Elle s'est notamment fait le relais du projet via les réseaux sociaux, permettant à toutes les entreprises du secteur, dont le cœur de métier est la couture, de se manifester.

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