– L’Analyse sociale & environnementale du tableau
de résultat –
Dans
l’exposé des motifs du PROJET DE LOI d’habilitation à
prendre par ordonnances pour le renforcement du dialogue social présenté au nom
de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre, par Madame Muriel PÉNICAUD,
ministre du travail, conformément à la volonté du Président de la République,
le Gouvernement a souhaité engager une rénovation profonde de notre modèle
social, pour libérer l’énergie des entreprises tout en protégeant les actifs,
donner les moyens à chacun de trouver sa place sur le marché du travail et de
construire son parcours professionnel.
"Les citoyens manifestent des attentes
croissantes vis-à-vis des entreprises. (...) Il est donc nécessaire de faire
évoluer le droit pour permettre aux entreprises qui le souhaitent de
formaliser voire amplifier leur contribution" aux
enjeux sociétaux et environnementaux, a expliqué Muriel Pénicaud, pour
qui l'histoire spécifique du capitalisme en France voire dans l'ensemble de
l'Europe occidentale justifie cette remise en cause.
Le gouvernement ouvre ainsi une réflexion
"sur l'utilité sociale de l'entreprise, mais aussi plus largement de
l'économie", a pour sa part insisté Nicolas Hulot.
Une mission intitulée "Entreprises et
bien commun" doit préconiser des solutions qui permettent de mieux
intégrer profit, responsabilité environnementale auprès de l’ensemble de
parties prenantes dans les entreprises.
Dans leurs
démarches analytiques, les formations politiques, les syndicats, les banques
utilisent le seul outil de représentation du plan comptable aujourd'hui défini par le
règlement no 2014-03 de l'autorité des normes comptables,
homologué par le ministre du budget.
Les principes d’établissement des
comptes annuels sont définis à l’Art.121-1 qui stipule : La comptabilité
est un système d'organisation de l'information
financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base
chiffrées et présenter des états reflétant une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et du résultat de l'entité à la date de clôture
Le Front de
gauche dénonce le pur produit de cette représentation, le profit qui est considéré avec le capital comme les deux ferments d’une exploitation du
prolétariat à la faveur des patrons et des banques.
Dans son
sens le plus large, le mot « profit » désigne le fruit des activités
humaines, c'est-à-dire les richesses qu’ils produisent et dont ils
« profitent ». Cette définition élargie nous impose de distinguer
deux sortes de profits :
-
Les profits
réels, c'est-à-dire les biens matériels produits et les services rendus.
-
Les profits
comptables ou symboliques, c'est-à-dire les signes monétaires que récoltent les
producteurs.
La logique
comptable ignore ces subtilités. Elle ne reconnait que le profit symbolique
monétaire.
C’est ainsi
que des entreprises qui se livrent à des activités hautement profitables pour
la nation peuvent être condamnées à subir des pertes comptables qui les
contraignent à licencier et même à cesser leurs activités notamment par la
pression de la concurrence étrangère déloyale.
Asservis à
ce mythe, les économistes, les hommes d’état, les hauts fonctionnaires
jonglent avec des chiffres et statistiques issus d’un étalon uniforme pour
justifier leurs décisions.
Pendant
longtemps, l'Entreprise a été considérée comme la propriété exclusive de son ou
ses créateurs. Certes, il n'est pas question de nier le droit de propriété. Le créateur
doit bénéficier de certaines garanties qui ne sont que la contrepartie du
risque financier et de sa volonté d'entreprendre. Mais, de plus en plus, cette
propriété exclusive est contestée. Historiquement, cette contestation émana
d'abord des salariés et de leurs représentants. La revendication du droit
à la gestion, ou cogestion, en fut une première manifestation. Le droit à la
«participation» aux fruits de l’expansion en fut une autre.
Ces
attitudes s'expliquent par l'absence d'une claire vision environnementale d'une
entreprise.
Certes, on
sait bien que l'entreprise échange des flux de matières et de pouvoir d'achat
avec divers partenaires, mais les comptes de l'entreprise masquent cette
réalité, les dépenses concernant un seul et même partenaire peuvent être
éclatées dans diverses rubriques.
L’observation
permet d’identifier deux sortes de destinataires. D’un part, les paiements
relatifs aux transferts de biens, matières ou services entre exploitants et,
d'autre part, ceux de redistribution par les salaires, cotisations sociales et
impôts.
L'analyse
des divers postes du compte d'exploitation est parfois délicate et peut prêter
à de nombreuses discussions. Remarquons que la notion de flux de pouvoir
d'achat simplifie la tâche, car il suffit alors d'analyser les destinataires de
ces flux, pour pouvoir les classifier sans erreur ni ambigüité. D'autre part,
cette méthode d'étude privilégie les caractères macro-environnementaux de l'Entreprise.
En observant
dans une optique systémique, les flux monétaires qui irriguent l’entreprise ont
peut constater qu’il s’agit d’un organisme qui fonctionne comme un amplificateur.
L’avenir de
l’entreprise est conditionné par son aptitude à produire du «profit», qui en
reste le «critère de mesure des performances». En d'autres termes, pour assurer
sa survie, une Entreprise doit être rentable. Ici, une définition précise du
mot rentable s'impose : «est rentable ce qui rapporte de l'argent aux personnes
physiques ou morales qui jouent le rôle de l'exploitant». Ainsi, l'entreprise
qui rapporte des milliards à des milliers de gens, cesse d'être «rentable»
lorsqu'une seule personne, si c'est celle qui l'exploite, y perd le moindre
centime.
Cette
remarque peut paraître abrupte. Elle a néanmoins le mérite de nous générer une
conscience aiguë du caractère micro-économique du profit comptable, et par
conséquent, de son inadéquation comme critère de performance macroéconomique.
Nous devons
nous interroger sur le rôle et la justification économique de l'Entreprise. Il
suffit d'ailleurs de se poser la question, pour que la réponse paraisse
évidente. Devant l'accélération prise par les évolutions technologiques depuis
quelques décennies, avec l'ampleur des implications qui en a résultent sur les
comportements des consommateurs, le rôle micro-économique de l'Entreprise nous
paraît devoir s'estomper devant son rôle macro-économique. Il n'y a pas
nécessairement antagonisme entre les deux. (Profit micro-économique & profit
macroéconomique sont complémentaires).
La
rentabilité découle de l'aptitude à satisfaire les besoins des clients.
Les
Entreprises, et par suite l'économie toute entière, sont soumises au dogme
comptable qui, au lieu de laisser dépendre les bénéfices financiers de la
profitabilité matérielle de la production, subordonne la production, c'est à
dire, le profit matériel à la rentabilité calculée en signes monétaires.
Cette
situation est lourde de conséquences, souvent dommageables. Aussi, nous a t-il
paru important de redéfinir la fonction de l'Entreprise, en privilégiant son
rôle macro-économique.
L'Entreprise
a donc pour rôle essentiel de produire les biens nécessaires à la collectivité,
ainsi que le pouvoir d'achat nécessaire à leur échange.
En outre,
mais subsidiairement, si elle s'acquitte correctement de cette tâche, son
exploitant devrait en être récompensé par les bénéfices financiers qui
devraient en résulter.
Les
remarques qui précèdent permettent d'esquisser une redéfinition des finalités
de l'Entreprise telles que nous devrions les percevoir.
Il convient
de visualiser les implications de l'entreprise dans son environnement.
L'entreprise
sera définie ici, comme une entité au travers de laquelle divers partenaires
économiques coopèrent afin de lui permettre de jouer son rôle de productrice de
biens et services.
Ces
partenaires reçoivent en contrepartie, sous forme de paiements ou de recettes,
du pouvoir d'achat.
Au
nombre de six ils s’identifient comme suit :
1 - LES CLIENTS, pourvoyeurs généralement exclusifs de ses recettes,
2 - LES SALARIES, exécuteurs de taches par leur travail reçoivent des salaires,
3 - L'ETAT, perçoit
des impôts. Contreparties de services (route, police, justice, éducation...)
4 - LES PRETEURS de capitaux, prélèvent des frais financiers.
5 - Les autres ENTREPRISES, sous forme d'achats, procurent les matières, pièces
et services divers nécessaires à la production.
6 – Les
ACTIONNAIRES, recueillent les «bénéfices» en contrepartie du risque
économique assumé et de leur gestion.
La notion de BENEFICE.
S'il est un
terme qui prête à duplicité, c'est bien le mot de Bénéfice. Le langage
comptable introduit pour le non initié la confusion : Bénéfice d'Exploitation,
Bénéfice Comptable, Bénéfice Net, Bénéfice Fiscal...
Ces
significations sont ambiguës, manquent de clarté; par exemple, le Bénéfice
d'Exploitation est ce qui reste à l'entreprise quand elle a déjà payé certains
impôts : T.V.A., douanes... etc.
Pourquoi en
avoir retiré ceux là seulement, et non aussi l'impôt dit «sur les Bénéfices» ?
Pourquoi le
Bénéfice Fiscal;
Pourquoi la
totalité des impôts n'apparaissent-ils pas dans un Compte d'Exploitation ? - Poser
la question, amène à prendre conscience de l'ampleur de la fiction comptable et
de l'inéquation de l'usage de ce document comme « outil de représentation ».
Il est
intéressant de remarquer à quel point la comptabilité du Plan Comptable donne
une image déformée de l'entreprise, et dans quel sens a lieu cette déformation.
En effet, si
l'on cherche dans un compte d'exploitation les diverses rubriques qui composent
ce Bénéfice avant impôt, on trouvera que :
- Les droits
de douanes sont escamotés puisqu'ils sont confondus avec les achats.
- La taxe
sur le Chiffre d'affaires est ignorée.
- Les
charges de péréquation sont confondues avec les salaires
- Les «Impôts sur le Bénéfice »
sont absents du Compte d'Exploitation. On ne retrouve dans la rubrique des
Impôts que quelques miettes, cotisations foncières et territoriales, droits
d'enregistrement et de mutation.
Le dialogue
actuel Employeur salarié biaisé : les critères d’évaluation sont différents.
Pour les
salariés, toutes les discussions et négociations relatives à leur pouvoir d’achat
se concrétisent par le montant NET qui figure au bas de leurs bulletins de
salaires. Pour les employeurs, au contraire, l’évaluation de leurs coûts
salariaux pour la détermination de leurs prix de revient et de leurs marges
sont les salaires bruts, y compris les charges dites salariales car elles sont
aussi incluses dans les décaissements de leurs coûts de main d’œuvre.
L’artifice
illusoire des charges dites patronales et salariales, versées globalement par
l’entreprise est une différenciation purement symbolique et comptable qui n’est
justifiée par aucun impératif, si ce n’est idéologique. C’est un effet
d’optique constitutif de complexifications et d’incompréhensions dans les
discussions. Pour présenter leurs revendications, les salariés n’ont qu’un
critère essentiel, le salaire net perçu, constitutif de leur pouvoir d’achat.
Il est
impératif de nous projeter en fonction de Deux notions du profit différentes et
complémentaires.
·
Aux entrepreneurs
et financiers, le micro-profit comptable.
· Au public, aux représentants élus, le macro-profit réel.
Revenons à
la notion élémentaire du panier de la ménagère :
Afficher les
RECETTES c’est dire les VENTES puis en déduire successivement les DEPENSES, en ventilant celles-ci suivant les
destinataires. (Tableau joint en annexe).
-
Les
achats consommés. (Avec ventilation des importations internes et hors CEE).
-
Les salaires
nets,(DADS) effectivement perçus par les salariés.
-
Les frais
financiers, les remboursements d’emprunts et de crédits.
-
Les impôts
directs et indirects ainsi que les charges de péréquation. ‘URSSAF-AGS…
Reste le
solde de trésorerie ou Micro-Profit monétaire avant impôt sur les
bénéfices et répartitions auprès des actionnaires.
La banque de
France est orfèvre en la matière car pour établir le traitement de ses
fascicules sectoriels, elle s’inspire d’un étalon similaire. Elle indique « les
revenus dégagés en cours d’exercice sont répartis entre différents acteurs, le
personnel, les préteurs, l’état, les associés et l’entreprise elle-même. La
répartition est un indicateur des contraintes.»
Avec cette
présentation, il est aisé de démontrer que si l’entreprise n’est pas rentable
pour les détenteurs de son capital, son impact social peut être déterminant
pour tous ceux qui en dépendent.
N’est-il pas
opportun de sortir des schémas coutumiers éculés pour renverser la
tendance ?
Raymonde
CARROL, dans son livre, Evidences invisibles, traite des
malentendus interculturels entre les Français et les Américains, qu’elle
considère comme fondés sur des prémisses culturelles différentes.
Il en est de
même entre les patrons et leurs salariés.
Il convient
de briser les stéréotypes qui relèvent de prises de position simplistes
et très conventionnelles, pour ne pas dire banales, elles
reposent sur des « on dit » et non sur des fondements réfléchis et
argumentés.
Le dialogue actuel Employeur salarié est biaisé : les critères d’évaluation sont différents. Pour les salariés, toutes les discussions et négociations relatives à leur pouvoir d’achat se concrétisent par le montant NET qui figure au bas de leurs bulletins de salaires.
Pour les
employeurs, au contraire, l’évaluation de leurs coûts salariaux pour la
détermination de leurs prix de revient et de leurs marges sont les salaires
bruts, y compris les charges dites salariales car elles sont aussi incluses
dans les décaissements de leurs coûts de main d’œuvre. Les entreprises
répercutent sur leurs prix de vente la totalité de leurs charges et coûts,
c’est au final le consommateur qui paie.
L’Article L.2323-23 modifié par LOI
n°2015-994 du 17 août 2015 - art. 18 puis Abrogé par Ordonnance
n°2017-1386 du 22 septembre 2017 - art. 1 mentionnait : Après consultation
des organisations professionnelles d'employeurs et de salariés représentatives
au niveau national et interprofessionnel, un décret en Conseil d'Etat détermine
la liste des informations figurant dans le bilan social d'entreprise et dans le
bilan social d'établissement.
Cette dernière ordonnance a rendu désuètes de
nombreuses réglementations en faisant place nette.
S’agit-il d’un lessivage, préalable à
l’introduction de nouvelles dispositions
plus pertinentes. ?
1 commentaire:
Bonjour, je m'appelle Martin Reed, si vous êtes prêt à obtenir un contact de prêt. la somme 2,000,000.00 euros. dans les 5 jours ouvrables. Le_Meridian Funding Service est un groupe d'investisseurs en prêt pur et financement par emprunt au rendement de 1,9% pour payer vos factures ou acheter une maison ou augmenter votre entreprise. s'il vous plaît, je conseille à tous ceux qui ont besoin d'un prêt et qui peuvent être fiables, dignes de confiance et capables de rembourser en temps voulu.
Enregistrer un commentaire